Rhizarthrose

Qu’est-ce que c’est ?

La rhizarthrose est le terme utilisé pour désigner l’arthrose de la base du pouce.

Elle touche majoritairement les femmes de plus de 50 ans. Il s’agit de l’érosion des surfaces articulaires entre le trapèze et le premier métacarpien. Cette articulation est celle qui nous permet de faire la pince pollici-digitale.

Les symptômes

La rhizarthrose se manifeste par des douleurs centrées sur la base du pouce, évoluant initialement par crise.

Progressivement, l’ouverture de bocaux et l’essorage de linge devient difficile. De manière insidieuse, une déformation du pouce apparait (en Z ou en M) et est à l’origine de perte de force (lâchage d’objet), perte de dextérité, difficultés à la réalisation de prises fines.

Le diagnostic

Un bilan radiographique standard appelé incidence de Kapandji permet de confirmer le diagnostic.

Les solutions thérapeutiques

La prise en charge de cette pathologie est fonction du handicap occasionné.

Initialement, lorsque les douleurs sont plutôt intermittentes, le port d’orthèse de repos, la nuit et en cas de crises douloureuses, permet de calmer la situation.

En cas de persistance de douleurs et en fonction du degré d’arthrose sur le bilan radiographique, un injection d’acide hyaluronique (non remboursée par la sécurité sociale) peut être proposée. Ce produit visqueux injecté dans l’interligne articulaire permet de créer un espace de glissement entre les surfaces osseuses et donc de calmer les douleurs.

Enfin, si malgré ce traitement médical instauré, les douleurs persistent, un traitement chirurgical peut être proposé. Celui-ci dépend là aussi de la localisation de l’arthrose sur le bilan radiographique. Dans tous les cas, il s’agit d’une intervention réalisée sous anesthésie du bras et une hospitalisation d’une nuit est préconisée. Si l’atteinte concerne uniquement l’interligne trapézo-métacarpien alors une arthroplastie par prothèse trapézo métacarpienne est réalisable. Le but de cette intervention est de remplacer l’articulation par des implants insérés dans l’os. Cette intervention dure en moyenne 40 minutes. Deux gestes sont déconseillés les 3 premiers mois post opératoire : essorer des gros linges et ouvrir de gros bocaux (gestes déjà impossible à faire par les patient(es) avant l’intervention). Cette intervention permet de retrouver mobilité et indolence rapidement. Une immobilisation dans une orthèse courte pendant 3 semaines est nécessaire, mais la récupération est rapide. Le principal inconvénient de cette intervention et la potentielle usure de cet implant qui pourrait nécessiter une nouvelle intervention (15 ans environ).

Si l’usure se situe de part et d’autre du trapèze et que le trapèze est très abîmé, alors une trapézectomie (retrait du trapèze) est proposée. La vacuité causée par le retrait du trapèze est comblée par la mise en place d’un noyau tendineux aux dépens du tendon du long palmaire (tendon vestigial).

Dans les suites de cette intervention, une immobilisation dans une orthèse est nécessaire pendant 6 semaines. La récupération est très progressive sur 3 mois mais permet d’obtenir l’indolence et un pouce mobile.